vendredi 21 décembre 2012

Case #21




21 comme les 21 années de placard du Prix Nobel d'Aung San Suu Kyi.

Arrêtée en 1989 en Birmanie par la junte militaire au pouvoir, alors qu'elle était revenue sur sa terre natale pour être auprès de sa mère âgée,  la dame de Rangoon est une icône. Fille d'un général artisan de l'indépendance, qu'il ne connut pas pour avoir été assassiné quelques mois plus tôt, première femme secrétaire générale de la Ligue Nationale pour la Démocratie, opposée à la dictature militaire, veuve d'un homme quelle ne revit plus depuis son arrestation, et disciple du Mahatma Gandhi, les ingrédients étaient réunis pour en faire un personnage mythique. Lauréate du Prix Nobel de la Paix en 1991, son assignation à résidence lui interdit de se rendre à Oslo pour y être honorée. Pourtant elle eut le choix, c'était la résidence surveillée ou l'exil. Elle choisit sa patrie plutôt que sa famille. Elle choisit ses idées pour défendre ses idéaux. Elle fit le choix d'une lutte pacifique. Enfin "libérée", elle reçut son prix le 16 juin 2012. 21 ans plus tard. Ce seul évènement lui vaut un statut hors norme et fait d'elle une personne d'une exemplarité incommensurable. Elle est un plaidoyer de la prééminence de l'esprit sur le confort matériel, une incarnation de la fidélité. A son peuple, à sa patrie, à ses idées, ses valeurs, à elle-même. Une icône, donc, qui exhorta notamment de se libérer de la peur, plus facile à dire qu'à faire, j'en conviens. La peur du gardien de phare pour les bateaux qui naviguent dans des mers lointaines est saine, toutefois, les marins qui s'y trouvent gardent parfaitement en mémoire les éclats de ce guide et cette seule évocation les rassure. Ce phare constitue pour eux un véritable fil d'Ariane. Alors si le courroux du gardien, fâché de la longueur de cette sortie en mer, peut-être légitime, elle n'en est pas moins infondée. La patience est une vertu, aucun procrastinateur ne me contredira.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire