jeudi 14 février 2013

14 février, Saint Baratin


Ce matin (un lapin), ma nouvelle montre qui m'indique l'heure, tout en faisant chronomètre, altimètre, trouillomètre (non! ça c'est pour la touche "romancée" du billet), m'a aussi indiqué la date.
Et nous sommes le 14 février. Cela dit, la veille on était le 13, et c'était le quarantième anniversaire de mon Peyrehoradais et ami préféré. Célébration que même l'Adour a tenu à arroser, dans un grand élan Béarnais. Du coup, je ne pouvais pas ignorer l'imminence de cette Saint-Valentin, qui survient toujours au lendemain de l'anniversaire de ce copain. Que l'Adour dégage une telle force la veille de la fête de l'amour, aurait presque pu m'inspirer des blagues fleuves...
Enfin, comment aurais-je pu ignorer cette fête commerciale? Un collègue coincé par des rendez-vous m'ayant mandaté tôt ce matin, pour aller lui acheter un bouquet pour sa dame. "Tigre, l'Euphrate eu?" Me dis-je! Euh, non, "Bigre, le feras-tu?" Me dis-je!
A moi me faire ça! Sachant ce que je pense de cette pratique! Enfin, le bon collègue me glissa quelques Euros dans la main et un aveu dans l'oreille "La paix n'a pas de prix". L'argument fit mouche, et ma solidarité masculine me conduisit alors chez la fleuriste locale:
- "Bonjour, que voulez-vous?
- Faire plaisir à un copain!
- Ah???!!! (gênée) C'est votre droit!
- Non, non, non, madame, ce n'est pas du tout ce que vous croyez, il y a méprise, là! Non, moi, je n'aime pas du tout la Saint-Valentin! Je boycotte cette fête commerciale et je milite pour une St-Valentin permanente, tous les autres jours de l'année et relâche le 14 février!
- (décontenancée) Ah, ba, voui, vu sous cet angle là...
- En fait, je plains les pauvres gamins qui s'appellent Valentin!
- Ah, pourquoi?
- Mais enfin, madame, pensez un peu à tous ces Valentin qui se font voler leur fête au profit de pratiques mercantiles! Les pauvres!
- Ah oui, c'est vrai, j'ai vu des pubs pour des TV spéciales St-Valentin...
- Voilà, c'est ce que je vous dit, ça ne ressemble plus à rien.
- Bah oui, en fait, on oublierait presque le St patron, en ce jour là.
- MAIS OUI! C'EST CE QUE JE VOUS DIS!
- Aaaaah, je n'avais pas vu ça comme ça!  17 Euros 50, s'il vous plait.
- Tenez, et bonne journée.
- Merci, et bonne St-Valentin à vous, alors!
- Oui, oui, merci, et bonne fête commerciale à vous, madame!
- Oh! Puisse Dieu vous entendre!


Mon ire face à ce commerce n'était pas encore arrivée à son paroxysme. Décidé à acheter quelques fruits et légumes, je me rendis ensuite dans une grande surface, où les fleurs étaient bien moins chères (tant pis pour lui), et diantre que vis-je? Des barquettes de fraises en forme de coeur, spéciales St-Valentin! Effrayés, je courus au rayon croquettes pour chats. Ouf, aucune croquette en forme de coeur à l'horizon. Pour me rassurer définitivement je me rendis aussitôt au rayon papier toilette. Re-ouf! 

Je pouvais alors poursuivre tranquillement mes achats et me rendis à la boucherie pour m'acheter une bonne tranche de coeur de cheval. Parce que j'avais l'estomac dans l'étalon. Et quand on a faim, on n'est pas à la fête....

mercredi 6 février 2013

Journée sans







C'était la journée sans portable.

J'ai échoué. Très tôt, même, puisque je me suis réveillé à 06 heures, grâce à l'objet du jour. Puis, dès la première heure de mon activité, la sonnerie de mon téléphone professionnel retentissait. Une énième fois, je prenais conscience de l'intérêt d'en changer. De boulot, et accessoirement de sonnerie. A 08 heures, mon échec était donc lui aussi retentissant. Mais je n'étais qu'aux prémices d'une journée attaché à mes téléphones. Des téléphones sans fil plus tenaces qu'un fil  la patte. Doté de ces appareils, je m'affranchis du port d'une montre, et ainsi du timbre de sa sonnerie marquant chaque changement d'heure. Mais voilà, pour savoir où j'en étais de l'écoulement du temps, je pris donc en main mon téléphone où on me faisait part d'un autre temps puisque j'y avais reçu une image de neige. Pour ne pas être en reste, je photographiai à mon tour un cliché enneigé, pour riposter, et ce à l'aide de mon téléphone que j'utilisais ensuite pour identifier une musique que l'autoradio ne présentait pas. Comme j'étais en voiture, j'aurais pu utiliser mon smartphone pour m'aider à trouver ma route, mais je connaissais l'itinéraire... Ouf!  En fin de compte, je n'ai même pas le sentiment d'avoir utiliser abusivement cet appareil, que j'aurais pu aussi utiliser, spécifiquement aujourd'hui, pour consulter les sites internet des journaux nationaux introuvables en kiosques. Pour tout vous dire, je n'en ai pas eu le temps. En revanche, d'autres ont eu le temps de me casser les pieds, par téléphone, notamment. Alors finalement, plutôt qu'une journée sans portable, ne ferait-on pas mieux d'instaurer des journées sans "casse-pieds"? Il y a quelques jours, était abrogée la loi interdisant aux femmes de porter le pantalon, en dehors de la pratique de l'équitation. Toutes ces dames, après des années d'illégalité, pouvaient alors, aujourd'hui, déambuler en pantalon en toute impunité, avec dans la poche un téléphone cellulaire. Pourquoi donc les priver de cette liberté, aussi tôt après la libération de la jupe?
Sans doute parce qu'il s'agit d'une vrai pantalonnade.

Bon, je vais twitter la parution de ce nouveau billet. Avec mon portable.