jeudi 13 décembre 2012

Case #13





13 comme le 13 janvier 2012.

Jour de naufrage du bateau de croisières Costa Concordia dans lequel périrent 32 personnes alors que son Capitaine avait regagné la terre ferme, après avoir eu même le temps de réajuster son médaillon en or et de se faire quelques retouches de pâte capillaire... Le Capitaine Schettino semble avoir montré son sens de la farce Italienne par un comportement qui aurait pu être burlesque s'il n'était pas devenu dramatique. D'ailleurs, le luxueux navire comptait notamment un théâtre sur trois étages et un cinéma 4D. Normal, en somme, si le paquebot, au sein de l'archipel Toscan, s'est planté. Et plus précisément sur un récif longeant la côte orientale de l'île de Giglio. L'éthymologie du nom de cette île ramène à igilio, qui, en Grec, signifie chèvre, et ce, du fait des nombreux spécimens longtemps élevés sur l'île. Le Capitaine a-t-il été désorienté par le bêlement des animaux qu'il aurait confondu avec le chant des sirènes? Peu probable, d'autant que l'élevage y a, depuis, périclité. En effet, sur l'île de Giglio, pour le caprin, c'est la fin. Ou alors le Concordia s'est explosé la coque sur une autre, bivalve celle-là, puisque des moules géantes ont été découvertes sous l'épave lors des opérations de relevage. La piste aux sirènes me paraît tout de même assez crédible, pour la bonne et simple raison que l'une d'entre elle était présente lors de la mise à l'eau du rafiot. En effet, le navire a pour marraine la mannequin Eva Herzigova, ce qui peut expliquer le grand nombre de chambres et suites avec balcons. Pour ce qui est du bonnet, le Capitaine n'en portait pas, peut-être à cause de la pâte à cheveux, pas comme le Commandant Cousteau qui lui, ne s'en départissait jamais. Mais il s'agit là d'un marin d'une autre trempe, à l'image des 13 skippers encore engagés, actuellement, dans le Vendée Globe. "L'Everest des mers" est un concentré de mythes, s'agissant d'une course au large, autour du monde, en solitaire, sans escale ni assistance, durant une centaine de jours, à bord de voiliers... Ensuite, la course et ses faits marquants se charge elle-même de renforcer ce sens mystique. Le nombre d'abandons régulièrement supérieur au tiers des engagés, les démâtages, les coups de chien... Et puis il y a les histoires humaines, comme le sauvetage de Philippe Poupon par Loïck Peyron lors de la première édition, comme Bertrand De Broc se recousant, seul, la langue à l'aide d'un miroir et des conseils que lui donnait un chirurgien par téléphone, le naufrage de Raphaël Dinelli, secouru par Pete Goss, les chavirages de Thierry Dubois et Tony Bullimore secourus par une frégate Australienne et la disparition de Gerry Roofs. Heureusement, il y a des souvenirs plus joyeux comme celui de Catherine Chabaud, première femme à boucler la boucle, rapidement imitée par Ellen Mc Arthur, première à  monter sur le podium, et tous les retours, en ou hors course, dans le chenal des Sables d'Olonne. Un sport d'humilité et d'humidité qui inspire un réel consensus au sein de l'opinion publique. Pas une voix ne se fait entendre pour s'opposer à la course, même si s'en chargent d'autres voies, d'eau, celles-là. Même une ex député de Toul ne s'érige pas en opposante de ces voiles, ni en mer, ni au port, alors qu'elle a déclamé refuser le port du voile. Il faut dire qu'elle s'est elle-même affalée, et ne goûtant dorénavant plus aux palais de la République, elle a peut-être perdu le fil des voiles. Or, de voiles il n'y en a point sur les portraits de femmes peints par Titouan Lamazou, artiste sensuel, unanimement reconnu et salué, tant par la qualité de ses traits que par l'intensité de ses illustrations, et par ailleurs vainqueur du premier Vendée Globe. A mon tour de boucler la boucle.

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