lundi 15 octobre 2012

Un FIG et des claques


 
 
 

Non, "le FIG" n'est pas "unE frui"...
Il s'agit en fait du Festival International de Géographie dont la 23° édition vient de se dérouler à St-Dié Des Vosges, capitale du massif Vosgien et par ailleurs marraine de l'Amérique. Durant 4 jours, la sous-préfecture Vosgienne est devenue la CAPITALE MONDIALE DE LA GEOGRAPHIE. De quoi donner le tournis à toute une municipalité derrière un maire un temps candidat aux primaires socialistes à l'élection présidentielle. Mais, franchement, il faut bien reconnaître que cette ivresse peut être considérée comme légitime.

D'abord, le festival est désormais adulte, du haut de ses 22 ans, un âge digne d'une entrée dans la vie active et qui lui permet même de décentraliser certaines de ses animations qui s'organisent entre salon de la gastronomie (mon préféré), concerts, danses, conférences, cafés géographiques, longs métrages, diaporamas, expositions, émissions de radio, en direct ou en enregistrement...



 



Ensuite, les intervenants comptent en particulier des personnalités de notoriété internationale comme, notamment, cette année, Régine Deforges ou encore Jéromine Pasteur, défenseur émérite des populations amérindiennes...






Seulement, le festival semble être victime de son succès. Et c'est là que ça se complique. Le stationnement est réglementé, certaines conférences ne sont accessibles que sur réservations (toutefois, les conférences en Anglais enregistraient un taux de remplissage permettant d'y assister sans peine) et certaines projections, organisées dans des salles trop étroites, contraignent les organisateurs à refouler du monde à leur entrée. Jusque là, tout va bien, rien d'anormal, c'est un festival et il y a tellement de choses à faire ou à voir qu'on peut rapidement rebondir sur une autre animation. Et puis un festival sans festivaliers, c'est comme un blog sans lecteurs...



Non, vraiment, ce qui m'a gêné, c'est l'impunité accordée aux extra-terrestres.

Et, oui, eux sont venus stationner leur soucoupe sans vergogne, ni le moindre Euro, au cœur de la cité, là où les festivaliers ne pouvaient même pas accrocher leurs chevaux.



 






Qui plus est, ces invités peu discrets se sont amusés à sillonner la ville avec leur drôle d'allure silencieuse...







… et leurs gros yeux rouges orangés.



 
 

 

Finalement, c'est une immense déception qui m'envahit. Je m'étais rendu dans la cité de Déodat avec l'oeil (noisette, me concernant), vicieux, du voyeur, venu, comme au zoo, pour observer les aborigènes décrits par Jack Lang comme de rustres sauvages borgnes, au teint rougeaud, édentés et à l'haleine chargée.



 
 
 



A moins que ce ne fût plutôt par un imitateur de Jack Lang, une sorte de « Jack Languérin », dont les propos étaient alors perçus par les autochtones de façons diamétralement opposées. Si, pour certains, l'éclat de rire inspiré par une telle dérision était sans égal, d'autres, plus susceptibles, ou alors finalement peut-être un peu rustres quand même, étaient d'une aigreur intarissable sur le sujet « Parce qu'on passe pour des demeurés, et qu'en plus, on a déjà eu l'affaire Grégory ...»

Loin, donc, des clichés ayant motivé ma curiosité malsaine, je découvris à quel point ce festival, dans ses aspects festif, de rencontres, de découvertes, d'enseignement, pouvait-être enrichissant.

C'est d'ailleurs finalement presque d'un œil rassuré que je lus dans la presse locale que des tirs d'effarouchement venaient d'être autorisés pour se prémunir des attaques de loups, devenues récurrentes dans les parages. Finalement, tout rentrait dans l'ordre, les extra-terrestres avec leur technologie et leur science bénéficiaient de places de stationnement de choix et une espèce animale bien que protégée canalisait crainte et violence.



Ah, oui : le pays que le festival avait choisi de mettre à l'honneur et d'inviter, cette année, était la Turquie, alors trait d'union de toutes ces synergies. La Turquie dont la capitale elle-même est à la charnière de deux continents. La Turquie où le droit de vote des femmes remonte à 1929. La Turquie dont l'emblème est le croissant, ainsi devenu définitivement distinct du pain au chocolat...

 
 

3 commentaires:

  1. bel article, tu as retrouve ta verve!

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  2. Bon retour de festival, en matière de curiosités, tu es notre Géo trouveront...

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  3. Bon ben à faire l,an prochain ! Bises de Nath

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