mardi 10 avril 2012

Vous avez demandé la Police, ne quittez pas.....


Il y a encore quelques temps, il était fréquent de recevoir des appels téléphoniques vous vantant des placements boursiers, des services de courses en ligne ou encore les qualités d'une cuisine intégrée. Evidemment, le grelot retentissait aux heures des repas. « Je suis dans ma cuisine, j'y mange, et j'aimerais en profiter ! Merci de ne plus m'appeler, SVP ». (A une époque en composant le 16-1, c'était nous qui appelions SVP!!!!)

Le fameux phoning, cette nouvelle forme de pollution publicitaire venait vous agresser là où vous devriez surtout vous sentir protégé : au sein même de votre domicile.

Puis il y eut l'apparition des listes Pacitel. Ni rouges, ni noires, ni religieuses, elles vous garantissaient la quiétude vis à vis des assauts de ce foutu phoning. L'inscription rapide assurait un résultat réel. Il faut dire que ça ne marchait pas mal.... jusqu'à peu.


Mais là, l'agression du jour n'est pas sans séquelles !!!! Aussi, s'agissant finalement d'appels malveillants, voudrais-je déposer plainte. Et surtout je veux que cette plainte aboutisse. Je ne saurais me contenter d'un Pineau simple flic (Ah, la Charente!!) comme enquêteur. Non, je veux une pointe, un cador, un renard de la PJ. Je veux un haut placé.... M. Guéant, j'en appelle à vous et à votre positionnement dans la hiérarchie. J'exige de la rapidité dans l'action ! (parce qu'il paraît que vous êtes en train de faire les cartons. Une mutation ? Ah, non, la fin du CDD. Fichtre, la précarité touche tous les niveaux ! C'est vrai que j'avais entendu parler d'un chef de service de la Police qui voulait devenir avocat, de peur de ne pas voir son CDD prolongé. Enfin, devenir avocat après avoir été superflic, c'est une drôle de démarche intellectuelle, pas inintéressante, voire même révélatrice, cela dit...)


Mais je me disperse, voici le motif de ma plainte :


Aujourd'hui, j'ai reçu un appel commercial d'un correspondant étranger d'apparence (ah, je vois que je vous intéresse davantage, je continue). Cet appelant qui clairement déroulait ses formules de politesse, ponctuées de Monsieur à gogo, a manifestement eu le plus grand mal à entendre que je tentais de l'interrompre dans sa litanie commerciale. J'ai tout de même réussi à placer le fait qu'inscrit sur la liste Pacitel, je souhaitais qu'il ne m'appelle plus et plus encore, qu'il veille à effacer mon nom et mon numéro du listing sur lequel j'apparaissais. Le problème c'est qu'il déclarait ne pas comprendre mon propos. J'ai donc pris soin de répéter la même phrase, de façon posée et relativement lente, sans plus de succès. J'ai alors répété le tout DE FACON CLAIRE, ARTICULEE ET AUDIBLE ! Et là, quelle ne fut pas ma stupeur d'entendre sa réponse, sèche, lapidaire : « Vas te faire foutre, Monsieur ».


MON SANG N'A FAIT QU'UN TOUR !

Mettez-vous à ma place, monsieur l'inspecteur! Me faire, sous mon propre toit, tutoyer ainsi ! J'en étais pantois ! Quelle agression ! Quel traumatisme ! Pire qu'un "casse-toi pauvre con"! Heureusement, j'étais seul, mes enfants n'étaient pas là et n'ont donc pas assisté à la scène, qui aurait pu, à leurs yeux candides, écorner l'image du père, de manière dévastatrice pour leur construction personnelle ! Me sentir aussi vulnérable, chez moi, est purement insupportable. Je me sentais si démuni, et ce, d'autant que je ne pouvais pas répondre à mon agresseur. Sans quoi, tel Cyrano, j'eusse eu beau jeu de lui rappeler les règles de la bienséance et du voussoiement ! Mais le malotru m'avait raccroché au nez, j'étais alors désarmé, ne pouvant que tristement me comparer à un vulgaire rat penaud !


Quelques instants plus tard, me laissant à peine le temps de m'en remettre, le téléphone retentit à nouveau. Visiblement, la même plate-forme d'appels, mais cette fois-ci, c'était une femme, apparemment d'apparence, elle aussi, qui tentait de distiller sa formule connue par cœur. Le mien étant brisé par cette agression récente, j'ai préféré agir autrement. J'ai allumé le téléviseur que j'ai calé sur une chaîne de la TNT que je regarde encore moins que les autres. A cette heure, où les chaînes s'attachent à capturer la ménagères de 50 ans, manipulant son fer, à repasser, je découvris une série «allo» de roses (sans aucune allusion politique, sur ce point). Une pression sur le haut-parleur du téléphone, quelques barrettes de son supplémentaires sur le téléviseur, les deux appareils disposés assez près l'un de l'autre, et ma vendeuse de panneaux solaires qui s'époumonait avec ses formules toutes faites dont elle ne devait jamais sortir. D'ailleurs, elle a mal choisi son jour, pour tenter de me vendre des panneaux solaires aujourd'hui, où la pluie battante venait de chasser la neige de Pâques, m'ayant ainsi permis de savourer d'originaux œufs à la neige ! La pauvre ne devait pas savoir... mais finalement se rendit compte qu'en dépit de sa récitation studieuse, une conversation se nouait à l'autre bout du fil : « Barbara, je t'aime Barbara ! - Pablo, tu sais que cet amour est impossible ! - Mais Barbara, mon amour pour toi est tellement intense ! - Je le sais Pablo, et c'est terriblement cruel, mais c'est Diego que j'aime ! - Quoi, Diego ! Cet escroc...... »

Et finalement, 3 minutes 16 secondes de ce dialogue fructueux plus tard, ma vendeuse de rêve, fatiguée de répéter des « Monsieur, que dîtes-vous, je ne comprends pas ?» a elle même interrompu son appel. Dommage, j'avais établi un lien durable, j'étais prêt à passer le flambeau au négociateur du RAID !


Comprenez bien, monsieur l'enquêteur, que cette situation est intenable. Je m'en remets à vous, vraiment ! On n'est plus chez soi, chez soi ! Faîtes quelque chose, je ne sais pas moi, passez un coup de Karcher (Ah, au fait, vous connaissez l'histoire de l'arroseur arrosé ?? non c'est juste comme ça...).


Pour ma part, j'ai pris des mesures réelles. J'ai la présentation du numéro. Je ne réponds plus qu'à ces deux là :


Alors publicitaires de tous bords, ne m'appelez plus, et ne m'écrivez pas non plus! Sinon, je vous envoie le Glaude, et vous allez avoir des problèmes !

1 commentaire:

  1. mais c'est carrément de la provocation! Le rat penaud je pense que ct le seul que l'on avait pas trouvé.

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