Il
s'appelait James McConnell, ancien de la Marine royale britannique
décédé à l'âge de 70 ans. Sans famille proche, il allait être
inhumé seul, avec pour seul public le personnel des pompes funèbres
et le pasteur. Justement, ce religieux, révolté par cette situation
lança un appel aux bonnes âmes, via un réseau social. "La
grande majorité de ceux qui sont venus aujourd’hui ne
connaissaient pas James McConnell, mais voulaient qu’il ait des
adieux dignes",
a-t-il souligné.
Et
bien à l'heure d'autres funérailles, celles de Stéphane Hessel, je
trouve justement cette cette histoire indigne. 200 personnes avaient
répondu à cet appel, venues pleurer un inconnu. Si elles ont alors
pu exprimer leur tristesse, ce sont bien elles qui m'attristent. Bon
sang, dans quelle société vit-on pour conduire 200 inconnus aux
obsèques d'un 201ème, et ce même si le Royaume-Uni fut le théâtre
de cette triste scène ?
Franchement,
j'aimerais bien savoir ce qu'il en pense James de cette foule
inconnue massée derrière son cercueil. Sûr que certains étaient
plus peinés par le contexte que par le décès du marin. Le monde
est devenu bien superficiel. Il est plus important de communiquer des
sentiments même artificiels que de les vivre. Il est plus important
de dire je t'aime que de le ressentir. Il est plus important de se
réfugier derrière des apparences hypocrites que d'être vrai. Si ça
se trouve, James aurait voulu être enterré seul. Mozart lui-même
le fut bien! Et, en opposant irréductible à l'Empereur, Victor Hugo
écrivait « …
Et s'il n'en reste qu'un je serai celui là ».
La
solitude, vue sous cette angle est-elle une tare? La solitude n'est peut-être juste qu'une incongruité de la société actuelle devenue individualiste, et dont elle prend alors la mesure lorsqu'elle est confrontée à des cas dramatiques d'isolements. Je nourris un
rêve, fou dans cette époque, qu'une fois retraité (si ça existe
encore d'ici là) je puisse voyager seul à travers le Monde en
cargo, et ainsi profiter de la solitude des longues traversées pour
dévorer des tonnes de livres non lus au cours d'une vie trépidante.
Ce blog s'est vu réanimé par un murmure dont le souffle a attisé
les braises d'un ardent tempérament. Ce murmure ayant pris du coffre
est devenu une voix, puis plus qu'une voix, il devint pour moi,
laissant son génie faire, « The Voice ». Finalement
devenu aphone, je retrouve la voie de la solitude. Sans doute pas la
même que celle de James, celle d'un indépendant, irréductiblement
au service des autres. Un comble...
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